Le comportement de Pilate au cours du procès de Jésus témoigne-t-il d’un dilemme moral ?

Le comportement de Pilate au cours du procès de Jésus témoigne-t-il d'un dilemme moral ?

Une analyse neuropsychologique

Roger Gil
Revue des sciences philosophiques et théologiques 2010/4 (Tome 94) : 719-742

Ponce-Pilate qui  gouverna la Judée de 26 à 37  porte-t-il toute la responsabilité de la crucifixion du Christ, lui qui seul avait, au nom de Rome, pouvoir vie et pouvoir de mort sur l’accusé qui lui était présenté. Le souvenir de Pilate est plutôt attaché au manque de courage et au refus de prendre ses responsabilités en acceptant la mort d’un juste et en s’en déclarant innocent par l’épisode du lavement des mains : ainsi sur Google, les vingt premières références associent dix-sept références historiques et trois références qui pourfendent « les Ponce-Pilate qui se lavent les mains » ; car le lavement de Pilate a pu être présenté comme l’exemple-même de la lâcheté et de l’hypocrisie et aucune des références non historiques repérées par le moteur de recherches « Google »  ne fait de Pilate un exemple à suivre  ni même un homme crédité de quelque sincérité..

 De nombreux travaux ont été effectués en neuropsychologie sur la cognition sociale et  notamment sur le déploiement de la décision morale. Quelle contribution à l’interprétation du comportement de Ponce-Pilate peut être fournie par une démarche exégétique « neuropsychologique » du procès de Jésus tel qu’il est relaté dans les quatre évangiles ? Permettrait-t-elle d’éclairer les questions suivantes : Pilate s’est-il comporté de manière amorale ou comme un utilitariste sans état d’âme ?  Peut-on au contraire argumenter qu’il a été en proie à un authentique dilemme moral ? Et si c’est le cas comment a-t-il abouti au choix qui a été le sien ?

Pilate au cours du procès de Jésus – version PDF